Une transformation Cloud à haute valeur ajoutée – Par Fabien Azra

Pour les entreprises, le département informatique est souvent perçu comme un poste de dépense budgétaire plus que comme une source de valeur. Et en une décennie, la mutation des entreprises vers des technologies de plus en plus numériques a  considérablement alourdi les factures IT. Pourtant en 2019, le cabinet Gartner observait que les dépenses informatiques globales sont revenues à la baisse (3,2% contre 3,9% en 2018).  La stratégie Cloud, qu’elle soit publique ou hybride, semble avoir porté ses fruits. En dématérialisant les infrastructures,  en optimisant les coûts d’une consommation à la carte, en misant sur la productivité des équipes, tout autant que sur des technologies plus vertueuses.

 

Un gain financier

La première valeur du Cloud est ouvertement financière puisqu’elle réside dans une économie de coût. Que ce soit vers le Cloud public ou hybride, l’intérêt pour l’entreprise est de réduire la taille de leur data center, voire de complétement l’externaliser au gré de l’évolution des besoins. Et par conséquent, d’alléger les coûts qui y sont rattachés.

Il faut dire que depuis quelques mois, c’est un véritable changement de business model qui s’est opéré au sein des départements informatiques. En effet, on observe que le TCO (Total Cost of Ownership) a complétement basculé d’un modèle dit CAPEX à un modèle OPEX. Auparavant, les entreprises investissaient massivement sur des infrastructures cadrées par des contrats de maintenance. Si bien que tous les 3 à 5 ans, elles remplaçaient tout ou partie de leurs équipements afin de réacquérir de nouveaux matériels plus puissants, plus capacitifs, aux fonctionnalités accrues. Aujourd’hui, le business model plus OPEX repose une consommation à la demande des ressources. Au lieu de spéculer sur une croissance hypothétique et des besoins mal définis, les entreprises investissent dans des infrastructures sur mesure  mais extrêmement évolutives et bénéficient ainsi d’une économie d’échelle.

 

Une productivité accrue

La seconde valeur ajoutée du Cloud Computing repose sur la productivité. Rien qu’au niveau des équipes IT en elles-mêmes, la simplicité d’administration des offres Cloud, qu’elles soient publiques ou hybrides permet de dégager du temps et des ressources humaines. En permettant aux équipes en charge du maintien opérationnel de s’élever vers des tâches applicatives de plus haut niveau. Tandis que les tâches rébarbatives s’automatisent.

Dans un environnement IT, la productivité s’appuie aussi sur l’agilité que permet le Cloud. Elle a pu permettre l’émergence d’une culture de travail nommée DevOps. Cette dernière abolie les barrières entre les équipes de développement et les équipes opérationnelles pour mettre plus rapidement et agilement sur pied des applications, parfois complexes. Les principes du DevOps reposent sur des cycles de développement, de livraison et de mise à jour plus courts. D’où une productivité accrue.

 

Une technologie plus verte

L’image de data-centers énergivores et consommateurs d’électricité reste ancrée dans l’esprit des individus. Elle est pourtant biaisée. Effectivement, ces nouvelles infrastructures sont consommatrices d’énergie. Mais elles mutualisent sur un nombre réduit de serveurs, embarquant leur propre stockage, un maximum d’applications.  En réduisant le nombre d’équipements matériel nécessaires, on réduit nettement la facture énergétique, tout comme les coûts d’hébergement souvent liés à l’encombrement. De l’ordre de cinq à dix fois inférieure aux solutions traditionnelles, dites 3-tiers, qui ne sont pas pensées selon le modèle du Cloud.

Adopter une stratégie Cloud, c’est une autre manière de se tourner vers des datacenters plus responsables et respectueux puisqu’elle permet, en plus de diminuer leurs consommations électriques, de réduire d’autant leurs coûts de climatisation.. Et on en connaît l’impact écologique néfaste. Les climatiseurs et les ventilateurs représentent déjà près de 20% de l’électricité totale consommée dans les bâtiments à l’heure actuelle. Enfin, le passage d’une logique matérielle à une logique logicielle permet d’éviter la politique du tout jetable.

L’IT est la fonction support de toutes entreprises. Comme toute fonction support, elle a un coût nécessaire qui assure le bon fonctionnement de l’entreprise. Mais depuis l’arrivée du Cloud, la fonction support peut désormais rimer avec optimisation des coûts, productivité des équipes et consommation plus respectueuse des ressources.

Par Fabien Azra